candide, subtile, entremeslée parmi les autres eaux, indistinguible. » Cette eau, contenue dans les eaux communes, s’endurcit avec les choses qui y sont entremêlées. Elle y est portée avec les autres, comme les eaux communes que le soleil attire. Cette eau congélative, arrêtée avec l’eau commune en quelque endroit, se réunira, formera une pierre, et sera laissée là par sa compagne qui se perdra dans la terre ou s’exhalera en vapeur. Or, la marne était une terre où se sont arrêtées quelque temps l’eau commune et l’eau congélative. La première s’est évaporée ou répandue ; la seconde est restée là, et, se combinant avec la terre, a formé la marne. Quand vous portez la marne aux champs, le sol reprend à la marne ce cinquième élément, cette eau congélative ou générative ; et quand il l’a attirée tout entière, il ne reste plus qu’une poussière inutile, comme le marc de quelque décoction. Le sol alors est comme un homme qui sucerait le vin par la bonde, et laisserait la lie au fond du tonneau.
Cette eau congélative doit être, quand elle entre dans les plantes, mêlée à l’eau commune ; autrement elle activerait trop la végétation. C’est elle qui soutient toutes espèces d’arbres et d’herbes, et, même les hommes et les animaux. Elle ne se détruit pas au feu le caillou qui la contient se vitrifie ; le bois ou la paille qu’on brûle laisse une cendre où on la retrouve. Les os de certains animaux, les coquilles d’œufs ne se consument pas au fourneau le plus ardent. Et les crustacés, comment pourraient-ils former leurs coquilles sans ce cinquième élément ? Pour