de l’Allier. J’ai vu près du lit de cette rivière des arbres entiers complètement pétrifiés, et si nombreux que les cantonniers s’en servent pour charger les routes. Le pieu de Palissy pouvait bien être encore un de ces bois.
Nous retrouvons Bernard en Bourgogne. Il cherche en passant à nous donner l’étymologie de cette singulière appellation : Bourguignons salés, encore usitée de nos jours. C’est que, « les Bourguignons, » dit-il (p. 247), mettent « du sel en la bouche des petits enfants quand on les baptise. » Palissy aimait à plaisanter, nous l’avons déjà vu ; ensuite il suivait ici l’opinion qui fait de ce mot une injure lancée, par leurs voisins encore païens, aux Bourguignons convertis déjà au christianisme et recevant au baptême quelques grains de sel dans la bouche. Dans plusieurs provinces, les enfants chantent encore en promenant, le mercredi des Cendres, un mannequin de paille qu’ils vont brûler, le refrain de :
Bourguignon salé,
L’épée au côté,
La barbe au menton
Saute, Bourguignon !
qui parfois se présente avec cette variante inintelligible :
Mardi gras salé,
La paille au côté, etc.
La chanson et le brûlement annuel du bonhomme de paille sont un souvenir lointain, en Poitou, du sac de Fontenay-le-Comte, au mois de janvier 1412, par