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longtemps infructueux du potier. Il faut lire dans l’original ces pages attendrissantes.

C’est la marne qui fit le sujet des dernières leçons que nous connaissons. Après les métaux, les minéraux et les sels, devaient venir les terres diverses. Comme les alchimistes qui, en cherchant l’introuvable pierre philosophale, trouvèrent des substances et des corps nouveaux qu’ils ne cherchaient pas, de même Palissy, à la poursuite de l’émail, rencontre des pierres et des terres qui lui firent découvrir des secrets auxquels il ne songeait point. Aussi, je comprends que le titre le plus populaire de Maître Bernard soit d’avoir été potier. On ne voit en ce mot que ses longues tribulations ; on devrait y reconnaître l’origine de sa véritable grandeur. C’est parce qu’il fut potier, qu’il devint chimiste et géologue. Honneur donc à l’émail, puisque nous lui devons la porosité, la dilatation, les faluns et tant d’autres admirables découvertes.

On prétend, dit-il, que la vertu de la marne vient de la chaleur, comme les fumiers et la chaux. Grave erreur ! La paille n’est pas chaude ; la chaux n’est pas chaude, bien qu’on l’appelle ainsi parce qu’on lui suppose un feu intérieur. C’est l’eau qui, se mêlant au foin, produit une putréfaction, source de calorique, et qui, tombant sur la chaux, y cause une dissolution accompagnée de chaleur. Mais qui donc est la cause de l’action fertilisante de la marne, si ce n’est la chaleur ?

Il existe un cinquième élément que n’ont pas connu les philosophes ; « c’est une eau générative, claire ou