Pour le bois il a « cent pièces réduites en pierre et en cailloux. » Il ne s'agit que de voir et de toucher. Quant à l’homme, il n’est point aussi certain. Ce qu’il sait, il l’a appris d’un médecin « homme de bien ; » d’un « autre médecin, » et enfin d’ « un monsieur Jules demeurant à Paris, » qui tous ont vu, l’un, un pied humain pétrifié ; l’autre, une tête ; le dernier, un corps entier. Plus tard Pierre de l’Estoile nous parlera d’une tête d’homme pétrifiée que possédait Palissy. On ne peut s’empêcher ici d’approuver la retenue de Maître Bernard. D’autres n’ont pas été aussi réservés. Happel et Kirker, cités par Faujas de Saint-Fond, pétrifièrent toute une ville d’Afrique avec ses habitants. Van Helmont ne minéralisa qu’une troupe de Tartares avec leurs bestiaux. Valmont de Bomare mentionne un sauvage réduit en pierre, trouvé lorsqu’on creusa les fondations de Québec au Canada.
Samuel Purchas, savant ecclésiastique anglais, dans son livre His pilgrinages or relations of the World and the religion, publié en 1613-1626, raconte qu’il a vu des troupes d’hommes et de bestiaux pétrifiés. Joseph Acosta, provincial des jésuites du Pérou, mort en 1609, a vu, lui, un régiment de cavalerie. Cent ans après Palissy, le monde savant parlait sérieusement d’un enfant pétrifié, dont le propriétaire se servait comme de pierre à aiguiser. Quelque temps après, on s’occupait d’un bambin changé en caillou dès le ventre de sa mère.
Mais la pétrification d’un corps humain est-elle impossible ? Palissy ne le croit pas, et les fossiles