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à Poitiers, en 1582, il devint médecin de Henri IV en 1609. Après la mort du roi, il se retira à Poitiers, y fut nommé doyen, et y mourut le 9 février 1616. L’encomiaste ordinaire des grands hommes du siècle, Sainte-Marthe, lui consacra ce distique :

Tu, Milo doctissime,

Qui cuncta volvis mente perspicaci. Et toi, docte Milon, Dont l'esprit perspicace embrasse toutes choses.

L’éloge est digne d’un élève de Palissy, et fait honneur au maître.

Milon, dans cette excursion souterraine, put profiter beaucoup des démonstrations de Maître Bernard. Tous trois avaient des flambeaux. Deux carriers les dirigeaient. Ils cheminèrent ainsi pendant près d’une lieue, admirant des stalactites, « faites comme des glaces pendantes, » pareilles à celles que Catherine de Médicis avait fait apporter de Marseille, et celles qui ornaient la fameuse grotte de Meudon, et voyant sous leurs yeux distiller l’eau qui se congelait en leur présence. Fort de ses nombreuses expériences, affermi par l’autorité d’un homme comme Choisnin, Palissy monta dans sa chaire.

Ses opinions sur les pierres sont la partie la plus neuve, la plus intéressante et la plus instructive de ses ouvrages. Les pierres ont-elles été toutes créées, dès le commencement du monde, ou bien croissent-elles chaque jour ? Palissy combat les deux opinions qui se présentent sous cette forme absolue.

Considérons, en effet, quelle énorme quantité de