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Son cabinet, « ma petite académie, » comme il l’appelait, était donc libéralement ouvert à tout curieux, à tout amateur. Ce fut le premier muséum. Les seigneurs, les savants, Henri de Mesmes, Nicolas Rasse, avaient bien des cabinets ; mais le public n’y était pas admis. Il fallait qu’à la création de conférences, Maître Bernard ajoutât celle d’un cabinet d’histoire naturelle.

Palissy avait distribué toutes ses pièces d’après un certain ordre. La classification n’en était peut-être pas bien scientifique. Les visiteurs cependant et lui-même s’en contentaient. Rangées par étages, elles portaient toutes des écriteaux indiquant leurs noms, qualités et provenances. Le maître prenait la peine de les énumérer lui-même. Entrons à la suite de ses auditeurs. Voici des stalactites, espèces de « mesches pendantes » à la voûte des cavernes, « et formées par les eaux qui descendent journellement à travers les terres ; » des pierres de plâtre, talc et ardoises réunies comme les feuillets d’un livre, parce que leur formation a été successive ; des pierres coquillères qui sont composées de crustacés ; du bois pétrifié ; des coquillages fossiles, extraits des flancs d’un rocher ou pris sur des montagnes. Là sont les minéraux de toutes espèces qui ont des formes géométriques ; des minerais d’or, de cuivre et d’argent, disposés quelques-uns par couches successives de pierres, de diamants et de métal ; des marcassites cubiques enfoncées dans l’ardoise et nécessairement formées avant elle ; des cristaux, des bois métalliques ; des fruits pétrifiés, des agates, des pierres