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per, sans quoi, comme cela est arrivé, les montagnes seraient converties en vallées. Ainsi, l’homme, se voyant serré au cou et étouffant, se débat jusqu’à renverser ce qui l’étreint. Voilà les tremblements de terre expliqués. Voilà aussi le feu central admis, non pas, selon l’opinion généralement adoptée, comme masse incandescente, mais bien, ainsi que le veulent quelques géologues récents, comme un accident constant. À la place des quatre substances de Palissy, mettez des substances chimiques et remplacez par une décomposition chimique l’étincelle de son caillou qui les enflamme, n’avez-vous pas le système exact du savant géologue anglais Johnston, et chez nous, de M. Emmanuel Liais ? Et nous ne comptons pas Verner, le chef de l’école neptunienne, qui au siècle dernier niait déjà ce feu central, ni Biot qui en doutait, ni M. Poisson qui en doute encore, ni Charles Lyell qui n’y croit plus.

Les propriétés médicales des eaux thermales des Pyrénées font une moins vive impression sur l’esprit du peintre-verrier. Il sait bien que le feu souterrain attaque les pierres, calcine celles-ci, vitrifie celles-là, consume les racines, fond les minéraux, et que de ces combustions résultent des sels divers, sel d’alun, sel de couperose et autres ; il sait bien que les eaux se chargent de ces principes en traversant les couches qui les contiennent, et qu’acquérant ainsi diverses propriétés, elles peuvent guérir ceux qui s’y baignent. Mais combien il serait funeste, selon lui, de croire à leur efficacité dans tous les cas ! Et ici nous signalons ce ton, volontiers satirique et goguenard, qui n’est pas