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« Au commencement du mois de mai, ou dès que le soleil est chaud, ils déversent l’eau des conches à la hauteur d’un pouce dans les aires ; alors, à mesure que la chaleur devient plus forte, surtout au souffle de l’aquilon, l’eau se prend et est forcée de se sécher et se condenser ; le sel plus épais se forme en résidu, et sa blanche fleur, pour ainsi dire, flotte à la surface. »

Veut-on une dernière citation ?

« Si durant que l’on fait le sel, il advenait une pluye, l’espace d’une nuict ou d’vn iour, mesmes seulement deux heures, l’on ne scauroit faire de sel de quinze jours aprez : parce qu’il faudroit nettoyer tous les marez et oster l’eau d’iceux, aussi bien la salée que la douce, » écrit celui-ci ; celui-là ne tarde pas à répondre :

« Si par hasard il survient des pluies pendant que le sel est encore étendu sur les aires, l’eau devient douce, et il faut la faire sortir, parce qu’elle n’est plus bonne. »

Virgile disait que les Muses aimaient le dialogue :

Amant alterna Camœna,

surtout les Muses de l’imitation, s’il en existe.

À quoi bon prolonger ces extraits ? Il n’est pas besoin d’une grande habileté pour reconnaître que ce sont les mêmes idées, ici plus concises, parce qu’elles ne sont qu’un fragment ou plutôt qu’un complément d’un ouvrage plus considérable, là, plus développées, parce qu’elles sont le traité lui-même. Le plagiat est flagrant. Mais quel est le plagiaire ?