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mot affinité dans ses Éléments de chimie publiés à Leyde en 1703. L’honneur en revient à Palissy. L’orateur n’usera pas toujours de ce mot qu’a conservé la science ; il dira tantôt vertu salsitive, tantôt eau congélative ; ici cinquième élément ; le plus souvent sel. Et la confusion des mots engendrera la confusion des idées. L’attraction là est un agent invisible, impondérable, impalpable ; plus loin il semblera croire que c’est un corps tangible et matériel. La faiblesse humaine payera par l’erreur de ce côté l’étonnante vérité que ce grand génie venait de révéler.

Les alchimistes poursuivent donc une chimère. Leur rêve ne se réalisera jamais, et ce sera le plus grand bonheur qui puisse arriver à l’humanité. Il vaudrait mieux, en effet, la peste, la guerre ou la famine en France, que six hommes sachant faire de l’or. Car, qui alors ne les imiterait ? La terre serait abandonnée, et les forêts abattues ne serviraient plus qu’à alimenter les fourneaux. Et quand chacun aura l’or en la quantité qu’il voudra, qui donc le convoitera ? L’or n’a qu’un mérite : sa rareté. C’est un signe ; sa valeur est toute de convention. Multipliez-le ; il s’avilit. Votre fameuse trouvaille de l’or n’aura servi qu’à faire chercher un autre métal qui, moins commun, sera aussi plus précieux.

Voilà, résumés aussi brièvement que possible, toutes les idées admises ou rejetées aujourd’hui, que Maître Bernard émit dans sa seconde conférence. Les alchimistes n’y sont guère qu’un prétexte. Pourtant il les a démasqués.

Un fait n’a point été remarqué des éditeurs des