Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/375

Cette page n’a pas encore été corrigée

coup apprendre. Le succès de ces conférences était assuré.

Le second jour, Bernard Palissy, suivant son programme, s’occupa des métaux et des alchimistes. Pour nous qui ne croyons plus aux sorciers, à la transmutation des métaux, nous que Nicolas Flamel, avec tout son génie, ne pourrait convaincre de l’existence de la pierre philosophale ou de la panacée, la question a pourtant un intérêt, intérêt moins immédiat, mais intérêt rétrospectif. L’alchimie a été la grande occupation et la grande croyance du moyen âge. Bernard Palissy la trouva vivace et florissante. Il l’attaqua corps à corps. C’était hardi. Combien de gens naïfs y ajoutaient une foi absolue ! Combien de savants s’y consacraient tout entiers ! Combien surtout de charlatans l’exploitaient ! Arracher aux uns leur crédulité, à ceux-là leur confiance, à ceux-ci leur masque, n’était-ce pas avoir à peu prés tout le monde contre soi ? Le potier osa. Pour fonder un nouvel édifice, il fallait démolir la masure ; pour ensemencer le champ, le purger des herbes mauvaises ; il savait que le plus grand obstacle à une théorie rationnelle c’est une hypothèse impossible. La haine de l’erreur n’est-elle pas déjà l’amour de la vérité ?

Cependant, s’il s’était borné à lancer aux alchimistes des traits plus ou moins acérés, sa leçon n’exciterait que fort peu notre curiosité. Mais il veut mettre le fait à la place du rêve. Il va donc chercher la nature et l’origine des métaux. Véritable moyen de démontrer l’inanité du travail hermétique. En