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l’a atteint et avec une perfection qu’un homme de génie seul pouvait obtenir.

À quoi reconnaît-on les émaux de Palissy ? à quels signes les distinguer des pièces de ses imitateurs ou des contrefaçons modernes ? Il y a d’abord le faire du maître. On ne l’apprendra qu’en l’étudiant sur les œuvres authentiques, et en comparant son style à celui de ses continuateurs. C’est une partie délicate ; il faut être réellement amateur ; et encore parfois se laisse-t-on tromper par un habile faussaire. Il y a d’autres caractères pour ainsi dire matériels. D’abord la composition de la pâte. M. Salvetat, dans ses Leçons de céramique, tome II, a indiqué les résultats de l’analyse qu’il en avait faite : silice 67,50 ; alumine 28,51 ; chaux 1,25 ; oxyde de fer 2,05 et traces d’alcali ; ce sont les doses que donne M. Brongniart, page 23, tome II. La faïence de Palissy est la seule qui ne se fende pas au grand feu, parce qu’elle contient une très-petite quantité de calcaire. Mais elle a de petites boursouflures ferrugineuses. De plus elle est dure, imperméable comme la terre de pipe. La coloration est celle d’un blanc sale. Les autres poteries italiennes ou françaises sont plus colorées. Quant au poids, un plat de Palissy pèse beaucoup plus qu’un autre à volume égal. Cependant ce caractère doit varier avec l’homogénéité de la pâte et le degré de cuisson.

L’émail, selon lui, est fait « d’estaing, de plomb, de fer, d’acier, d’antimoine, de saphre, de cuivre, d’arène, de salicor, de cendre gravelée, de litarge et de pierre de Périgort. » Voilà de belles indications ;