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celle de son génie, à leur tour ils ont contribué à sa célébrité et à sa vogue. Il est temps que chacun reprenne dans l’ordre artistique le rang qu’il s’est acquis.

Ce n’est pas tout. Pierre de l’Estoile, qui a connu maître Bernard, nous révèle un autre imitateur de son ami. C’est Jacques de Fonteny, poëte parisien, confrère de la Passion, émailleur et boiteux. L’Estoile écrit dans son Journal de Henri IV : « Le vendredi (5 janvier 1607), Fonteny m’a donné pour mes étrennes un plat de marrons de sa façon dans un petit plat de faïence, qu’il n’y a celui qui ne les prenne pour vrais marrons, tant ils sont bien contrefaits près du naturel. » Plus tard, le 29 février, de L’Estoile en parle encore : « Fonteny le Boiteux m’a donné ce jour un plat artificiel de poires cuites au four qui est bien la chose la mieux faite et la plus approchante du naturel qui se puisse voir. » Au Louvre, on montre dans la collection des faïences une assiette de fruits émaillés. Au-dessous est peint un grand F. C’est évidemment l’œuvre de Jacques de Fonteny. On ne sait rien autre chose sur l’œuvre artistique de ce continuateur du potier saintongeois.

La fabrication des faïences sigillées se continua jusque vers le milieu du dix-septième siècle, à Paris et dans les environs, mais en déclinant. À cette époque, elle disparaît complètement. La province lui resta plus longtemps fidèle. On a cité déjà la Normandie et la Flandre. Chaque jour les érudits découvrent de nombreux établissements dans nos diverses