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taines propriétés. Il va à Anvers ; il y voit (p. 251 ) les verriers fabriquer le cristal et obligés de faire venir de la Bourgogne les terres argileuses de leurs fours. Ils font bien venir le sel de Brouage, en Saintonge ; car leur sol, trop perméable, ne leur permet pas de faire des marais salants, et les rend, de ce côté encore, tributaires de la France. Les marquis de Rhien, seigneurs d’Anvers, l’ont bien essayé ; mais, après des dépenses considérables, ils ont été forcés de renoncer à ce projet. D’après le calcul de Guichardin dans sa Description des Pays-Bas, imprimée à Anvers en 1582, Brouage qui, au rapport de Géraud Langrois, produit le meilleur sel, en fournissait au moins pour 600,000 francs à cette ville par an.

Des Ardennes Palissy passe en Picardie, puis en Normandie. Il signale le mauvais état des citernes dans cette province. Ah ! si les hommes le voulaient croire ! (p. 142). Ils auraient toujours des eaux pures pour eux et pour leurs bestiaux. Ensuite il nous raconte l’industrieuse prévoyance d’un père de famille normand. Ses terres, fort infertiles, ne lui rapportaient pas assez de blé pour sa maison. Les voisins (p. 238), quand il en allait chercher à la ville voisine, le maudissaient, disant qu’il faisait enchérir le pain. Un jour, il vit dans un fossé une terre blanche, dont la coloration lui parut singulière il en remplit son chapeau, et la porta en un coin de son champ ensemencé. À l’endroit qu’il l’avait jetée, le blé poussa plus beau que partout ailleurs. L’opération fut renouvelée l’année suivante sur toutes les terres arables. La marne était trouvée et reconnue en Normandie.