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quand l’évaporation enlève l’eau qui avait fondu un sel ; ou par fusion, quand on laisse refroidir lentement un métal fondu, en décantant la partie liquide, le reste étant concrété. Ainsi l’on voit combien peu les pluies, neiges et froids servent à la formation des cristaux.

À Mansfeld (Saxe), il trouve (page 219) « grande quantité de poissons réduits en métal, » qui ne sont que des pyrites cuivreuses.

Ses courses dans les provinces rhénanes lui profitèrent singulièrement. Les observations faites en France furent répétées en Allemagne. De ses idées, les unes se modifièrent heureusement ; les autres se complétèrent et se fortifièrent. Ainsi dans la Touraine, aux environs de Sainte-Maure, il avait vu ces immenses dépôts de coquilles marines et de polypiers fossiles évalués à des milliers de mètres cubes au plus bas. Ce prodigieux amas, placé maintenant à 150 kilomètres de la mer, est formé exclusivement d’animaux, sans mélange de pierres, de sable ou de terre. Les paysans s’en servent comme d’engrais. C’est probablement là la cause de la fertilité extraordinaire de la Touraine. On appelle cette masse faluns. La couche superficielle de la terre n’est que de 3 mètres ; on ne perce pas la falunière au delà de 6 mètres, pour s’épargner des frais. La vue de ce prodigieux amoncellement de débris avait frappé Palissy. Les fossiles des Ardennes achevèrent de lui donner sa célèbre théorie des faluns. Près de Sedan (page 278) il examina une montagne plus haute qu’aucune des maisons ; ou même que le clocher de cette ville. Les