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naturelle lui était ouvert. Palissy note (p. 219) des coquilles de poissons métallisées qu’il y vit.

C’est par la science que le potier se liait avec ces personnages. Il connut aussi Nicolas Rasse des Nœux, Nœus. Fils d’un chirurgien du roi, mort le 24 janvier 1552, il succéda à son père dans ces fonctions. Il laissa à sa mort (17 novembre 1581) une foule de manuscrits vers et prose[1]. « Érudit, lettré, lancé dans le grand monde, un pied à la cour, l’autre dans le tourbillon de la vie active, François Rasse des Nœux, qui fut médecin de la reine de Navarre, dit M. Tarbé ; prit sa part des événements de son siècle. Esprit mordant et frondeur, il se fit un malin plaisir de rassembler épigrammes, satires, calomnies rimées, menaces en vers, enfantées par des poëtes calvinistes contre leurs ennemis. » Outre sa bibliothèque qui était considérable et dont on a conservé quatre volumes d’œuvres diverses, poëmes, sermons, documents politiques, il avait un cabinet plein de curiosités. Palissy, qui l’appelle « chirurgien fameux et excellent » (p. 283), contempla chez lui « vne pierre de mine d’airain où il y auoit un poisson de mesme matière » (p. 219) puis « un cancre tout entier pétrifié » (p. 283), fossile assez rare. Cette coquille avait « un tel lustre qu’elle semblait vne escaboucle, à cause de son beau polissement » (p. 703).

  1. En 1866, M. Prosper Tarbé a publié à Reims, en un vol. in-8o, sous ce titre : Recueil de poésies calvinistes, un livre relatif seulement aux premières hostilités des huguenots contre la maison de Lorraine, qu’il a extrait de la collection de Rasse des Nœux, Guerres civiles, qui se trouve à la Bibliothèque impériale.