Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’époque lui en demandèrent ; et tout parc à la mode dut avoir ce genre d’ornement.

Philibert de l’Orme avait construit celle de Meudon. Les Della Robia, avant de l’Orme et Palissy, en avaient élevé. On sait que Pierre, fils de Cosme de Médicis, l’un des premiers qui aient commandé à Lucca des terres cuites colorées, lui fit exécuter la voûte d’un cabinet d’études pour l’été, dans le palais bâti par Cosme. La phrase suivante qu’ajoute Vasari prouve que, s’il était allé plus loin, maître Bernard avait été déjà devancé dans l’art de réunir en un bloc des parties diverses. « C’est assurément une merveille que, malgré les difficultés et les précautions qu’exigeait la cuisson de la terre, la voûte aussi bien que le pavé, tant a été parfaite l’exécution, semblent être non de plusieurs morceaux mais d’un seul[1]. »

Si on a construit des grottes avant Palissy, ses élèves, ses imitateurs en ont pu élever après. La mode de la faïence dans les jardins subsista longtemps. Sous Louis XIV, le premier Trianon, pour avoir eu son couronnement décoré de vases émaillés, ne s’appelait-il pas la maison de porcelaine ? et les grossières statues de bergers appuyés sur des bêches, de bergères portant des fleurs, si abondantes au dix-huitième siècle, ne seraient-elles pas, demande M. de Montaiglon, l’agonie de l’usage introduit par Palissy dans les jardins du seizième ? Lui-même a peut-être conformé ses plans au goût de ceux qui les lui payaient. Jusqu’à ce que des preuves plus fortes nous arrivent, il faudra

  1. Monographie des Della Robia, traduction de H. Henri Barbet de Jouy.