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connétable Anne de Montmorency, presque octogénaire, se battait en jeune homme et en soldat. Entouré de toutes parts ; il se défendait vaillamment. L’Écossais Robert Stuart, un des conspirateurs graciés d’Amboise, lui lâcha un coup de pistolet d’assez près pour être lui-même blessé par le connétable presque expirant.

L’armée catholique, après avoir occupé en signe de victoire le champ de bataille quelque temps, rentra dans Paris, rapportant le corps de son valeureux capitaine. Les huguenots purent venir brûler les barrières. Tout entiers à leur douleur, les chefs environnaient le lit funèbre de Montmorency, qui expira le 12. On lui fit des funérailles royales. La foule suivit sa pompe mortuaire. Dévoué profondément au catholicisme, mais dur et peu endurant, il était admiré, estimé, plutôt qu’aimé. On le regretta ; on ne le pleura pas.

Bernard Palissy fut témoin de cette lutte et de ce deuil. Il retrouvait sur les rives de la Seine la guerre civile. Elle lui enlevait un protecteur puissant et dévoué. Heureusement avant de mourir, le duc de Montmorency l’avait pour ainsi dire légué à Catherine de Médicis.