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dessins révolutionnaires ; c’est un écu d’or à l’écusson de France, à l’effigie du prince de Condé, avec cette légende : Ludovicus XIII Dei gratia Francorum rex primus christianus[1].

Le 27 septembre, Condé, Coligny, d’Andelot, la Rochefoucauld sont, à Rosay entre la Seine et la Marne, avec un parti de gentilshommes à cheval, et s’avancent pour surprendre la cour, qui était à Monceaux en Brie. Le roi, averti, partit précipitamment et, sous la protection des Suisses, il se dirigea, le 29 septembre, vers Paris, harcelé en route par la cavalerie de Condé. Charles IX, furieux de se voir ainsi attaqué par ses sujets, voulait se mettre à tête des Suisses et charger. Le souvenir de cette retraite se grava profondément dans son âme ulcérée ; il ne fut certes pas étranger à la détermination prise le 24 août 1572 et à la catastrophe qui la suivit.

Louis de Bourbon osa avec quatre mille hommes bloquer la capitale. Les Parisiens demandaient la bataille. Ils offrirent quatre cent mille livres et s’armèrent. Le connétable de Montmorency, qui voulait éviter l’effusion du sang français, fut contraint de s’avancer contre les révoltés. Le récit des atrocités que commettaient les huguenots à Nîmes et à Alais, d’affreux massacres à Montpellier, exaspéraient encore les catholiques. La rencontre eut lieu, le 10 novembre, dans la plaine de Saint-Denis. Condé, Gaspard Coligny, François d’Andelot et Montgomery furent défaits. Mais l’armée royale paya cher un mince succès. Le

  1. Le Blanc, Traité historique des Monnaies de France, p. 335. — Brantôme, Vie du prince de Condé, etc.