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car, en 1561, Jean d’Aubeterre, un des chefs des huguenots, eut de nombreuses entrevues avec Catherine de Médicis, qui feignait de vouloir embrasser le calvinisme pour endormir la vigilance du parti.

Jean d’Aubeterre a pu recommander son protégé et son coreligionnaire à la reine mère : mais je crois que le connétable de Montmorency eut plus d’influence sur l’esprit de cette femme artiste et catholique pour la décider à prendre à son service Bernard Palissy. En 1561, la grotte d’Écouen n’était pas achevée, puisque le potier y travaillait encore en 1563. Catherine n’a du faire une commande à l’émailleur saintongeois qu’après l’avoir vue complète et réussie. La Recepte véritable adresse une prière timide et donne une description détaillée. Le Devis de la grotte, postérieur à cet ouvrage, devait agir plus fortement sur l’esprit de la reine, qui n’avait peut-être pas été frappé une première fois. L’artiste rassemble en quelques pages les traits épars dans le livre ; il résume ses idées, il accumule en une seule grotte ce qu’il avait réparti entre plusieurs, afin d’éblouir et de séduire l’imagination.

Il ne paraît pas que Catherine de Médicis ait cédé aussitôt. Des occupations plus urgentes lui firent-elles différer son dessein, et remettre à des temps plus heureux l’exécution du projet de l’artiste ? Peut-être. Pour employer Palissy, il fallait qu’elle fût à Paris. Elle n’y rentra qu’en décembre. Le 24 janvier suivant, elle en repartait pour tenir la célèbre assemblée de Moulins, qui dura jusqu’en mars.

Dès que Catherine de Médicis put donner quelques