Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Curieux et savant comme Palissy, Collin était en outre calviniste comme lui et comme lui lié avec Antoinette d’Aubeterre, dame de Soubise, à qui il dédia en 1558 son ouvrage imprimé par Marnef : L’ordre et le régime qu’on doit garder en la cure des fièvres. Des relations amicales s’établirent bientôt entre eux. Maître Bernard était allé en 1555 à Fontenay-le-Comte, à l’époque où la foire célèbre de la Saint-Jean y rassemblait la foule de toutes les provinces de l’Ouest. Sans doute, il y allait pour vendre ses faïences, qui étaient alors une nouveauté. On sait positivement qu’il y fut alors caution d’un certain Pierre Regnaud, marchand à Saintes. Il rencontra à Fontenay le sénéchal Michel Tiraqueau, fils du célèbre André Tiraqueau, et grand amateur d’objets d’art, d’histoire naturelle et d’antiquités. Il se lia avec lui et, quelques années plus tard, reçut l’hospitalité dans sa belle demeure de Belestat. Sébastien Collin, dans les entretiens qu’il eut avec le potier saintongeois, songea sans doute à l’imiter et à profiter de sa découverte.

« Palissy, dit M. Fillon[1], impénétrable pour tous quand il s’agissait des secrets de son industrie, fit-il une exception en faveur de Collin, ou se contenta-t-il de lui transmettre des procédés déjà répandus parmi les potiers des environs de Saintes ? Toujours est-il que le médecin fontenaisien se mit à la tête d’une fabrication de vaisselle de terre. » L’acte d’association, passé à Fontenay-le-Comte le 28 septembre 1558, montre « sire Benoist Durand, maistre potier

  1. Art de terre chez les Poitevins, page 135.