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il publia Paris, avec l’agrément du garde des sceaux, Seguier, zélé protecteur des lettres, ses Paradoxes ou traités philosophiques des pierres ou des pierreries contre l’opinion vulgaire. « Il était obscur dans ses écrits, ajoute Gobet après ces détails ; mais ses sentiments sont les mêmes que ceux de Palissy, qu’il ne cite point, quoiqu’il paraisse que lui et ses compagnons aient été ses disciples. »

Ensuite Palissy explique l’origine des fontaines, et examine avec détail les pierres calcaires, cherche comment se forment les cristaux, les pierres précieuses, les métaux, et disserte un peu sur les marnes. Tout cela se suit sans beaucoup s’enchaîner. Maître Bernard laissait un peu, comme madame de Sévigné, sa plume courir, la bride sur le cou.

C’est dans ce premier essai que se trouvent en germe ses principales découvertes, en minéralogie, en chimie, en physique. La réflexion et l’expérience les mûrirent et leur firent porter des fruits.

« Bernard Palissy, dit M. Chevreul, est tout à fait au-dessus de son siècle par ses observations sur l’agriculture et la physique du globe. Leur variété prouve la fécondité de son esprit, en même temps que la manière dont il envisage certains sujets, montre en lui la faculté d’approfondir la connaissance des choses. Enfin la nouveauté de la plupart de ses observations témoigne de l’originalité de sa pensée. »

L’amour de la nature, le goût de la solitude, une certaine mélancolie causée par ses malheurs et ses souffrances, lui inspirèrent le dessin d’un Iardin