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sonne fort abjecte et de basse condition ; » et a parlé[1] de sa « petitesse et abjecte condition. » Mais c’est dans une préface « au lecteur» et dans une dédicace « à monseigneur le mareschal de Montmorency, chevalier de l’ordre du roi, capitaine de cinquante lances, gouverneur de Paris et de l’Isle de France. » Il est convenable qu’un auteur parle de lui avec modestie ; mais d’ailleurs, en s’adressant à un si haut personnage, au fils du connétable de Montmorency, il était permis de se dire, sinon de se croire, de basse extraction, et peut-être d’exagérer l’humilité de sa naissance.

Ce n’est pas toujours en ces termes que s’exprime Bernard Palissy sur son propre compte. Un curieux document, publié par M. Fillon dans ses Lettres écrites de la Vendée nous montre l’ouvrier parlant de lui-même dans une pièce authentique.

C’est un acte notarié relatif à une fabrique de poteries fines, établie, en 1558, à Fontenay-le-Comte sous les auspices de maître Bernard.

« Aujourd’hui haut et puissant Jehan Girard, chevalier, seigneur de Bazoges, Moricq de la Guignardière, pannetier ordynaire du roy nostre Sire, demeurant au dict lieu de la Guignardière, paroise d’Apvrillé, a vendu et vend par ces présentes à honorable homme maistre Bernard Palissy, peintre, demeurant en la ville de Sainctes, sçavoir est le nombre et quantité de trois milliers de mayrain, bon marchand et recepvable au compte de la Rochelle, et rendable en icelle ville, et moyennant la somme de cinquante quatre

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