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rée dame la Reyne Mère, » pour la remercier d’avoir bien voulu à la requête du connétable employer l’autorité du roi, afin de le tirer des prisons de Bordeaux. Il aurait voulu aller lui-même lui témoigner sa gratitude son « indigence ne l’a voulu permettre, » et aussi dédier son livre au roi : il a craint de paraître solliciter une récompense qu’on n’eût pas manqué de lui accorder puisqu’on le fait à tous les autres écrivains ou artistes ; mais il a une façon de se montrer reconnaissant, c’est de publier son livre, qui tend à « multiplier les biens et vertus de tous les habitants du royaume, » et de s’offrir à elle pour édifier son jardin de Chenonceaux. Les mêmes sentiments de dévouement sont exprimés dans la troisième épître, « à Monseigneur le duc de Montmorency, pair et connétable de France. » Enfin il y a un avertissement au lecteur.

Dans ces quatre pièces, où sont racontés avec aigreur plusieurs faits relatifs à sa captivité momentanée, se montre le plus vif désir d’être utile. « Que les simples, dit-il, soient instruits par les doctes, afin que nous ne soyons redarguez à la grande iournée d’avoir caché les talens en terre. » Dans ces dédicaces où ordinairement la flatterie se donne carrière, Palissy montre son caractère : finesse de paysan, rudesse et bonhomie, austérité du croyant et habileté d’un homme qui connaît ses gens.

L’ouvrage est en forme de dialogue. Le style est remarquable. Il est clair en des matières abstraites, énergique sur des sujets souvent métaphysiques. Le ton est naturel ; le choix des termes toujours heureux.