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fluence des persécutions que venait de subir l’auteur.

L’ouvrage se compose de deux parties. La dernière, de la Ville de forteresse, n’a que quelques pages. La première est de beaucoup plus considérable. Aussi Faujas de Saint-Fond l’a-t-il cru pouvoir diviser en quatre livres : l’Agriculture, l’Histoire naturelle, le Jardin délectable, avec un appendice intitulé Histoire ; le quatrième livre est formé de la seconde partie de l’ouvrage Ville de forteresse.

Mais cette division, fort exacte comme plan ou analyse, a le tort d’être arbitraire. Palissy écrit un peu au gré de son imagination. L’ordre lui fait complètement défaut ; c’était du reste dans les livres une qualité fort rare au seizième siècle. L’intérêt est varié, trop varié. Les idées s’y suivent et ne s’y enchaînent pas. Elles ressemblent à des ombres chinoises, à ces fantômes des panoramas dioramatiques ; à peine commencent-elles à prendre forme que déjà elles s’évanouissent, vagues, confuses, pour laisser la place à d’autres qui ne feront de même qu’apparaître et disparaître. M. Duplessy, plus indulgent (p. 477), a comparé l’ouvrage de maître Bernard « à ces causeries littéraires si fort en vogue de notre temps. Lui aussi a fait une sorte de causerie scientifique. L’imagination seule l’a conduit au milieu de ce dédale d’observations dont le décousu est encore un agrément et une ressource contre l’aridité de certaines démonstrations. Le caprice et la fantaisie lui ont tracé le plan de cette mosaïque agréable, quoique un peu confuse. Dans ce pêle-mêle de pensées, justes pour la plupart,