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scandale, dut, le 29 octobre, avant la bataille de Coutras, promettre, sur les observations du ministre Chaudieu, qu’il réparerait sa faute. En effet, son beau-père de la main gauche fut nommé grand bailli du fief d’Aunis. Mais les satisfactions accordées ne furent pas grandes. Jacques Imbert, plus tard, privé de sa charge et voyant sa fille abandonnée avec son enfant, partit avec elle en 1592 pour la Bourgogne, où se trouvait Henri de Navarre devenu roi de France. Esther fut, dit-on, empoisonnée par Gabrielle d’Estrées, et Jacques Imbert alla périr de misère à Saint-Denis. Sur son journal de dépenses pour l’année 1564, on trouve, à la date du 11 août « Quatre escus baillez en prest à Palissis. » Maître Bernard eut hâte de s’acquitter de la dette : car en marge Jacques Imbert a écrit « Receu le 30 aud. moys. »

Mais les amis ne font pas le logis, s’ils le remplissent. Je ne crois pas au séjour de Palissy dans la Rochelle. On objecte que s’il y imprima son livre, c’est qu’il y habitait. Ce n’est pas sûr ; il a pu faire dans cette ville de fréquents voyages ; mais pouvait-il abandonner son atelier ou le transporter en Aunis ?

La Rochelle avait un typographe protestant ; à Saintes, François Audebert, calviniste, n’avait pas encore installé ses presses et comme l’ouvrage contenait un assez bon nombre de pages huguenotes, l’auteur tenait à employer un coreligionnaire, à défaut d’autre qu’il ne trouvait peut-être pas. Enfin, à quelle époque placerait-on son séjour à la Rochelle ? Il quitta les bords de la Charente en 1565 ou 1566.