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1564, un an après la Recepte véritable, Louis de Launay publia un traité in-4o de la Faculté admirable de l’antimoine. C’était un peu la thèse soutenue à la fin du quatorzième siècle par cet alchimiste anonyme qu’on a appelé le bénédictin Basile Valentin, dans son Currus triumphalis antimonii. La riposte ne se fit pas attendre. L’année suivante, Jacques Grévin, médecin de Paris et poëte galant, imprima à Anvers un Discours contre l’usage de l’antimoine et contre Launay. Voilà la guerre allumée. Barthélemy Berton s’en réjouit car il édita en 1566 la Réponse de Louis de Launay au Discours de Jacques Grévin qu’il a écrit contre son livre : DE LA FACULTÉ DE L’ANTIMOINE. Grévin ne se tint pas pour battu. Il revint à la charge par une Apologie sur les vertus et les facultés de l’antimoime. Le parlement de Paris intervint ; et, en 1566, par un arrêt motivé, condamna l’antimoine à être et à rester un poison. L’emploi en fut défendu. Paulmier fut même, en 1579, exclu de la Faculté pour avoir contrevenu à cette décision ; et, plus tard, Guy Patin ne se gênait pas pour appeler empoisonneurs ceux qui se servaient en secret du remède prohibé. Palissy et de Launay ont appelé de ce jugement ; la postérité leur a donné raison.

Un autre bourgeois de la Rochelle qui eut certainement d’intimes relations avec Palissy fut Jacques Imbert, seigneur de Boislambert, avocat. Une de ses filles, Esther, fut aimée du roi de Navarre, dont elle eut un fils à la Rochelle. Henri voulut le donner à élever à d’Aubigné, qui refusa[1]. Le prince, pour ce

  1. Mémoires, page 80.