Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pendant que s’étendaient sur sa tête la main puissante de Catherine de Médicis et l’influence du connétable et du maréchal de Montmorency, les plus grands personnages de la Saintonge, le comte de la Rochefoucauld, le baron de Jarnac, le sire de Pons, le seigneur de Burie, lui témoignaient une bienveillance qui lui dut être une agréable consolation. En même temps, des amis plus voisins de sa modeste condition, et ainsi plus près du cœur, s’attachaient à lui procurer les douceurs d’un commerce familier et d’une intimité que ne troublaient pas les divergences d’opinion religieuse.

Là, dans son atelier paisible et agrandi, pendant qu’il pétrissait l’argile, modelait ses plantes, moulait ses médailles, dessinait ses reptiles et ses poissons, cuisait ses vases, ses amis venaient se ranger autour de lui, pour le voir à l’œuvre, et l’encourager de leurs conseils et de leur approbation, tous lettrés dont le goût s’était développé par l’étude des chefs-d’œuvre antiques.

Il serait intéressant de faire revivre ce petit cercle qui eut aussi son jour de célébrité, et dont, hélas ! les érudits seuls connaissent l’existence. Et encore !.. C’est d’abord un avocat fameux du temps. Il s’appelait Babaud ; peut-être Pierre Babaud, maire de Saintes en 1524. Palissy a écrit de lui (page 39) : « Vn advocat, homme fameux et amateur des lettres et des arts. » En sa qualité d’amateur, Babaud était ignorant. Il prétendait que les fossiles étaient faits de main d’homme ; Palissy lui démontrait qu’ils étaient bel et bien naturels. Il soutenait le contraire.