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Robert Pinaigrier, regardés comme les plus beaux de tous ceux que nous a laissés la Renaissance. Il est très-probable qu’il y employa l’artiste saintongeois.

C’est le valeureux comte de Burie, Charles de Coucis, lieutenant général en Saintonge, que Charles IX qualifiait de cousin. Il fit valoir son constant dévouement au roi et ses longs services militaires en Italie et en France. C’est l’un des plus puissants gentilshommes du pays, Antoine, sire de Pons, comte de Marennes, baron d’Oléron, seigneur de Pérignac, et autres lieux. Son épouse, Marie de Montchenu, dame de Massy et de Guercheville, qui avait ramené au giron de l’orthodoxie Antoine de Pons, un monument gagné à l’hérésie par la beauté et la science de sa huguenote première femme, Anne de Parthenay-l’Archevêque, joignit ses instances aux siennes. Malgré tant de sollicitations et de recommandations, le présidial fut sourd. Il ne se laissa pas fléchir par les prières et par de si hautes influences. Mais, peut-être pour échapper à une pression qui aurait entravé l’action de la justice, on fit, de nuit et par des chemins détournés, partir le prisonnier. Il arriva à Bordeaux.

Le maître absent, on courut à sa maison. La curiosité poussait la foule ; elle voulait voir l’atelier où s’élaboraient des chefs-d’œuvre jusqu’alors inconnus, surprendre peut-être dans le four le secret de la fabrication de ses splendides émaux. Les portes étaient fermées ; on les brisa. Toutefois à l’intérieur rien ne fut endommagé. Palissy se contente de dire : (p. 9) « Ils firent ouuerture et lieu public de partie de mon hastelier. »