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les bêtes des champs, les animaux sauvages, les oiseaux de l’air.

« Vous faites sortir le pain de la terre et le vin qui réjouit le cœur de l’homme, et l’huile qui répand la joie sur son visage.

« Un regard de vous fait trembler la terre ; vous touchez les montagnes, et les flammes et la fumée en jaillissent.

« Je chanterai les louanges du Seigneur, tant que je vivrai. Ô mon âme, bénis le Seigneur ! »

Et les oiselets font chorus. Ils célèbrent aussi le Seigneur Dieu ! Et les chevreaux sautent, et les agneaux bondissent, et les conils font mille tours et détours. Toute la création semble réunie pour adresser ses louanges au Créateur. Ne demandons plus où sont les sommets foulés par les vierges de Laconie ; où est le Sperchius ; où sont les grands arbres qui écartent les rayons du soleil. Tout cela vaut-il les filles de Saintes chantant les vers de Marot sous les aubarées de la Charente ? Tout cela est-il plus grand que cette pastorale ? Et si Palissy n’est pas Virgile, pourquoi les prairies de la Saintonge ne vaudraient-elles pas les vallées de l’Hémus ! Un écrivain l’a dit : Si Galliam ovum statuas, Santones ovi vitellum sunto ; et Sully a répété : « Si la France était un œuf, la Saintonge en serait le moyœuf. »