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ment pas sans influence sur les dispositions que montrèrent l’Angoumois, la Saintonge, l’Aunis et le Poitou, à accueillir favorablement la doctrine nouvelle. Elles souffraient. Dans cet état on écoute même les empiriques. Or, les prédicants déclamaient contre l’opulence du clergé et les abus de l’Église. Si la foule ne comprit pas d’abord toute leur théologie, elle y vit clairement qu’elle n’aurait plus à entretenir désormais le luxe des moines et des prélats. En proie aux exactions des gabelleurs et des traitants, elle aurait de moins à payer la dime des curés ! On lui promettait en retour le royaume du ciel. C’était double profit.

Et cela est si vrai que l’Angoumois, malgré les prédications de Calvin lui-même, eut un nombre bien moindre de huguenots que la Saintonge, et que les Églises réformées se trouvèrent en majeure partie sur la côte et dans les îles où, du reste, par suite de la distance, la vigilance des pasteurs et des magistrats ne se pouvait exercer avec autant de facilité.