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soustenu sur les testes des vertus, approchantes à la moyenne proportion des colosses, enrichies de feuilles d’acante et de branche-ursine pour soutenir la pleinte du bastiment, très-bien conduit et bien achevé ; mais les troubles y ont fait d’irréparables ruines, et surtout aux tuyaux qui ont été rompus. »

Comparons cette description à celle que maître Bernard nous fait d’une grotte en perspective : « Vn peu plus haut dudit rocher, y aura plusieurs trous et concauitez, sur lesquelles y aura plusieurs serpents, aspics et viperes, qui seront couchees et entortillees sur lesdites bosses et au dedans des trous : et tout le residu du haut du rocher sera ainsi biais, tortu, bossu, ayant un nombre d’especes d’herbes et de mousses insculpees, qui coustumierement croissent és rochers et lieux humides... Au dessus des dites mousses et herbes, il y aura vn grand nombre de serpents, aspics, viperes, langrotes et lezars, qui ramperont le long du rocher, les vns en haut, les autres de trauers et les autres descendans en bas, tenans et faisans plusieurs gestes et plaisans contournements, et tous les dits animaux seront insculpez et esmaillez si pres de la nature que les autres lezars naturels et serpents les viendront souvent admirer, comme tu vois qu’il y a vn chien en mon hastelier de l’art de terre, que plusieurs autres chiens se sont prins à gronder à l’encontre, pensans qu’il fust naturel. »

On retrouve bien dans la grotte de Palissy et dans celle de Philibert Delorme, les rochers, les coquillages, l’émail diversement coloré. Mais où sont dans celle du potier « le frontispice à grandes colonnes