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Vne loge voustee en vn roc entaillé.
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Ils furent esbahis de voir le partiment
En vn lieu si désert d’vn si beau bastiment,
Le plan, le frontispice et les piliers rustiques,
Qui effacent l’honneur des colonnes antiques ;
De voir que l’artifice auoit portraict les murs
De divers Coquillage en des rochers si durs ;
De voir les cabinets, les chambres et les salles,
Les terrasses, festons, guillochis et ouales,
Et l’esmail bigarré, qui ressemble aux couleurs
Des prez, quand la saison les diapre de fleurs,
Ou comme l’Arc-en-ciel qui peint à sa venue
De cent mille couleurs le dessus de la nue.

Un voyageur, au milieu du dix-septième siècle, a décrit en prose cette même grotte de Meudon. Voici le passage extrait d’un voyage en France conservé dans les manuscrits du fonds Saint-Germain, n° 944, tel que le donnent les Lettres écrites de la Vendée :

« À deux lieues de Paris est Meudon, où se voit dans le bois une admirable et merveilleuse grote, enrichie d’appuis et d’amortissemens de pierre taillée à jour, de petites tourelles tournées et massonnées à cul de lampe, pavée d’un pavé de porphire bastard, moucheté de taches blanches, rouges, vertes, grises et de cent couleurs différentes, nétoyée par des esgouts faits à gargouilles et à muffles de lyon. Il y a des colonnes, figures et statues de marbre, des peintures grotesques, compartimens et images d’or et d’azur, et aultres coulleurs. Le frontispice est à grandes colonnes cannelées et rudentées, garnies de leurs bases, chapiteaux, architraves, frises, corniches et moulures de bonne grâce et juste proportion ; le vase et taillour