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rain était merveilleusement préparé quand les réformateurs luthériens et calvinistes y vinrent jeter la semence des nouvelles doctrines ! Comme ces contrées étaient disposées à entendre prêcher contre les abus ! Ce fut certainement une des causes du facile établissement du calvinisme en Saintonge, en Angoumois, en Poitou, comme nous le dirons plus tard.

Pour Palissy, ces événements furent heureux. Ils lui donnèrent occasion de connaître Anne de Montmorency. Comment lui fut-il présenté ? Peut-être par quelque seigneur saintongeois, Coucis ou Jarnac, Pons ou la Rochefoucaud. Il a pu voir à Saintes François de Scépeaux et l’intéresser. Il a pu être reçu à Poitiers ou à Bordeaux par le duc lui-même. Toujours est-il que de cette époque datent les relations du potier et du connétable.

Anne de Montmorency, disgracié en 1540 par François Ier pour lui avoir conseillé de laisser passer en France Charles-Quint, s’était retiré dans ses terres. Las des honneurs, fatigué des intrigues de la cour, il chercha dans la culture des beaux-arts l’oubli des grandeurs. C’était l’époque des constructions splendides. François Ier avait élevé Fontainebleau que décorèrent le Rosso, André del Sarte, Léonard de Vinci ; puis Saint-Germain, et Chambord, œuvre de Pierre Nepveu, rival heureux des architectes italiens. Henri II allait construire Anet pour Diane de Poitiers, et Bullant édifier l’hôtel Carnavalet. Partout, sous l’influence des idées apportées d’Italie, l’architecture se modifiait. Aux forteresses féodales succédaient des palais. Le connétable choisit dans ses domaines, sur un haut