Henri II chargea le connétable de rétablir l’ordre et de punir les auteurs de l’insurrection.
Malgré les humbles supplications et la soumission des jurats, le connétable entra dans Bordeaux comme en une ville conquise, par une brèche faite exprès, avec dix-huit pièces d’artillerie et toutes ses troupes, dont le défilé dura de six heures du matin à quatre heures du soir. Bordeaux, par sentence du mois de novembre, fut déclarée déchue de tous ses privilèges. La maison de ville devait être démolie et faire place à une chapelle expiatoire où l’on prierait pour le lieutenant général massacré. L’amende de la ville s’éleva à deux cent mille livres. Les jurats et cent vingt notables durent déterrer avec leurs ongles le cadavre en putréfaction de Tristan de Moneins, le porter à l’hôtel du connétable, son beau-père, et lui faire des funérailles magnifiques. Cent cinquante personnes de distinction furent condamnées à mort, et, comme le raconte, liv. II, chap. XI, dans ses Mémoires, écrits par Carloix, son secrétaire, François de Scépeaux, sire de Vieilleville, qui avait pris part active à la répression de ces troubles, « exécutés en diverses sortes de supplices, comme de pendus, décapités, roués, empalés, desmembrés à quatre chevaux et brûlés, mais trois d’une façon dont nous n’avons jamais ouy parler, qu’on appelait mailloter, car on les attachoit par le mytant du corps sur l’eschaffauct, à la renverse, sans être bandés, ayant les bras et les jambes délivrés en liberté ; et le bourreau, avec un pilon de la même longueur et grosseur et façon que ceux des ferreurs de fillace, mais de fer, leur rompit et brisa