grossiers, un Cramaillon, faux-saunier, un Bouillon, boucher, Châteauroux, bourgeois de Saintes, le forgeron Boismenin dit Galafre. Sa troupe, forte de quatre à cinq mille hommes, délivre à Châteauneuf les faux-sauniers prisonniers. Bouchonneau, directeur général des gabelles en Guienne, est surpris à Jarnac. On lui fait endurer mille tourments ; puis on lie son cadavre à une planche et on le jette à l’eau avec cet affreux jeu de mots « Va, méchant gabelou, va saler les poissons de la Charente. » La Charente se chargera de le transporter à Cognac. Et cette vue déterminera peut-être la ville à se soulever.
Le 3 août, la troupe est à Archiac. Elle brûle le château du seigneur d’Ambleville, qui avait voulu résister et pris quelques mutins. On rase ses autres maisons. Cet exploit accompli, le grand couronnal convoque, le dimanche suivant, toutes les paroisses à Baignes pour le mercredi. Quarante ou cinquante mille hommes s’y trouvèrent, venus de Barbezieux, Chevanceaux, Montlieu, Montguyon, Montendre, Jonzac, Ozillac, Vibrac, Meux, Saint-Magouy, Montauzier, Saint-Germain de Vibrac, et autres lieux. Un marchand, François Roullet, refuse de s’enrôler. On met le feu à sa maison. Pareil traitement était réservé à Jean de Sainte-Maure, seigneur de Chaux, qui avait refusé de leur donner un capitaine. Son frère puîné, Jacques de Sainte-Maure, intercéda et le sauva. Il obtint même que les bandes des paroisses de Chaux — aujourd’hui Chevanceaux — de Montguyon, de Montlieu, seraient renvoyées dans leurs