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mais ils furent défaits par MM. Joseph Badeaux et Ezékiel Hart. Huit ans plus tard, le 25 avril 1816, M. Vézina était élu dans la même ville, succédant à M. Amable Berthelot, Il siégea à l’Assemblée jusqu’au 9 février 1820. En politique, M. Vézina était l’émule du juge Foucher, c’est-à-dire bureaucrate, mais il n’eut pas autant de succès dans le fonctionnarisme.

Le 6 juin 1828, Pierre Vézina sollicitait le poste de juge à Sherbrooke. Il renouvela sa demande le 3 mai 1829 mais il n’obtint pas ce qu’il désirait. Il fut nommé, le 15 mai 1830, conjointement avec Benedict-Paul Wagner et Charles Lafrenaye, commissaire pour la construction d’un pont sur le Saint-Maurice. Ce pont était réclamé par les habitants depuis plus de vingt ans. Le 16 février 1832, M. Vézina demandait de nouveau un poste de juge. Sa requête demeura encore sans effet. Le 26 juillet de cette année il fut nommé commissaire pour la subdivision des paroisses et, le 6 octobre suivant, il résignait ce poste. Le 9 juillet 1832, il sollicitait le poste d’avocat-général du Bas-Canada mais ne l’obtint pas. Ce fut M. André-Rémi Hamel, de Québec, qui fut l’heureux mortel à qui échut ce poste envié. Le 22 mars 1834, M. Vézina demandait encore en vain le poste de coroner aux Trois-Rivières. Son rival heureux fut M. David Chisholme. M. Vézina fut fait juge de paix le 13 avril 1837 et commissaire pour administrer le serment d’allégeance aux Trois-Rivières, le 21 décembre suivant. Cette nomination de juge de paix n’eut pas l’heur de plaire à M. Wagner qui présidait la cour des magistrats depuis vingt-cinq ans. En leur qualité de Conseil du Roi, Pierre Vézina et Pierre-Benjamin Dumoulin, avaient préséance sur les autres juges de paix. Aussi Wagner refusa-t-il d’agir et se retira dans la vie privée.[1]

Le 15 décembre 1838, notre héros demanda de nouveau une position de juge. Non découragé par ses nombreux insuccès cet éternel solliciteur réitérait sa requête le 24 juin 1840, mais il ne fut pas plus heureux que précédemment. La guigne le poursuivait évidemment.

Pierre Vézina avait servi dans la milice pendant la guerre de 1812-15. Capitaine au premier bataillon de la division des

  1. G. Malchelosse — Appendice au vol. 19 des « Mélanges historiques » de Sulte.