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d’intrigue, et mit le plus grand soin à se tenir à l’écart de ces coteries dont l’égoïsme forme le principal mobile et que le peuple, dans sa mauvaise humeur, flétrit d’un nom ironique, car ces coteries finissent toujours par pénétrer dans le champ de la politique pour exploiter, à l’avantage de leurs inimitiés, la bonne foi du peuple et les faveurs du gouvernement auxquelles elles aspirent en secret. Tel fut l’homme dont nous venons de retracer brièvement la vie, et que nous avons tâché de représenter tel que nous l’avons connu. Sa perte sera longtemps regrettée par les amis des lettres et de l’éducation, choses dont ils savent que le pays a besoin pour tenir sa place à côté des états éclairés qui nous avoisinent. »

M. Berthelot ne s’était pas marié. Il laissa deux enfants illégitimes ; Adèle, née en 1813, épousa à Québec, le 9 juillet 1831, sir Louis-Hippolyte La Fontaine. Elle mourut à Montréal le 24 mai 1859, âgé de quarante-six ans. Elle n’avait pas eu d’enfants ; Amable épousa Zoé Desrochers. Il était docteur en médecine et demeurait à la Rivière-du-Chêne. Il fut arrêté en 1837. « Son seul crime, écrivait La Fontaine, est d’être médecin et surtout d’être mon beau-frère.[1]

Une sœur de notre député, Geneviève, épousa Joseph Badeaux, notaire et député.

L’abbé Charles Berthelot, chapelain des Ursulines des Trois-Rivières de 1825 à 1829, était le cousin d’Amable. Une des sœurs de l’abbé épousa le notaire Joseph-Bernard Planté, de Québec, qui fut membre de l’Assemblée législative de 1796 à 1809, et l’un des fondateurs du journal Le Canadien, en 1806.

Une plaisante anecdote pour terminer.

Lorsque M. Berthelot demeurait aux Trois-Rivières, il occupait, rue Saint-François, une antique maison, qui fut longtemps la demeure du shérif Ogden.

Un jour, rencontrant le grand vicaire Caron, M. Berthelot lui dit : « Je viens de découvrir dans ma cave une belle cachette : douze bouteilles de vieux vin, enterrées profondément ; je l’ai tout bu, il était excellent, »[2]

  1. Lettre de La Fontaine à sir John Colborne, citêe dans «La Fontaine et son temps » de M. A.-D. de Celles.
  2. Histoire des Ursulines des Trois-Rivières, II, 433.