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restes de la petite Hermine, avec une carte de Québec », 1844.

M. Berthelot avait été nommé commissaire pour administrer le serment d’allégeance, le 24 janvier 1834.

« Patient et studieux, lit-on dans le Bulletin des Recherches Historiques[1], M. Berthelot était un des hommes les plus savants de ce pays. Il s’adonna à plusieurs sciences. Le droit, l’économie politique, l’histoire, la botanique, la grammaire ont occupé successivement ses loisirs, la dernière surtout absorbait presqu’exclusivement tout son temps dans les dernières années de sa vie. Il a consigné le fruit de ses recherches et de ses réflexions sur cette branche dans plusieurs dissertations qui ont vu le jour, et dans deux ouvrages moins remarquables par leur volume que par l’ingénuité et la profondeur de l’auteur, et publiés sous le nom de Essai de grammaire francaise (imprimé à Québec en 1840), et Essai d’analyses grammaticales (imprimé en 1843). S’appuyant sur les principes du célèbre abbé Girard, le premier des grammairiens modernes, et l’auteur si délié et si fin des synonymes français, M. Berthelot a introduit dans ses deux ouvrages, comme partie essentielle et fondamentale, l’analyse logique de la phrase, à laquelle il a donné une nomenclature qui explique la nature constructive de chaque mot en la désignant, à peu près comme les chimistes ont fait pour nommer les substances et leurs combinaisons. Il a simplifié ainsi considérablement l’étude de la grammaire à laquelle il se proposait de rattacher la logique et la rhétorique, séparées d’elle depuis quelques siècles, dans un travail qu’il a laissé inachevé. La méthode de M. Berthelot a eu ses détracteurs et ses incrédules comme toutes les nouveautés, mais elle a fait aussi de nombreux adeptes, à la tête desquels l’on peut placer le surintendant de l’éducation du Bas-Canada. Elle a été adoptée par le collège Sainte-Anne, et elle est suivie dans plusieurs des meilleures écoles élémentaires.

« M. Berthelot a publié aussi quelques opuscules historiques dans les journaux du temps ou sous forme de brochures. Celui qui a attiré l’attention davantage, est le mémoire dans lequel il prétend, sur un canon de bronze trouvé accidentellement dans le Saint-Laurent, au-dessus de Québec, que le fameux navigateur Verrazzani a découvert ce fleuve avant Jacques Cartier. Mais cette assertion,

  1. Vol. IX, pp. 283-286.