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Fontaine. Écoutez-bien ! Un chien et un coq voyageaient-z-ensemble. La nuit-z-arrivée, le coq se jousque d’enne branche, et Pataud se gratte un petit réservoir dans les racines de l’âbre. Passe un renard, aperçoit le coq.

Bonsoir, l’ami !

Bonsoir !

Ça va bien ?

Pas trop mal, et vous ?

Ça doit être bien ennuyant tout fin seul sus c’te branche.

Chacun son goût.

Vous aimeriez pas venir faire un petit tour au clair de la lune ?

J’suis pas sorteux.

Ça serait-y rien que pour fumer une pipe.

Je fume pas.

Vous fumez pas ? Vous prisez peut-être.

Je prise pas non plus, mais j’ai un associé, là, en bas, qui chique quèquefois, réveillez-le donc.

« Comme de faite, le renard réveille le chien ; Pataud saute sus le renard et lui fait son biscuit en deux tours de gueule. Morale : Le coq ce sont les Canadiens. Le renard ce sont les Anglais. Le chien ce sont moi ! Je sauterai sur les Anglais et je les mettrai-z-en pièces.

« On rapporte bien des anecdotes sur le compte de ce brave Marchildon. Au parlement c’était l’ennemi juré des chemins de fer. On a conservé la mémoire de plusieurs de ses sorties là-dessus.

« Pensez donc, s’écriait-il, à cette bête-à-feu qui passe d’une paroisse à l’autre, sans comparaison comme un steamboat écarté qui chercherait de l’eau, pendant que les vaches montent les clos et sautent les barrières, la queue raide comme des chandelles ? Croyez-vous que c’est pas assez pour faire térir ces pauvres bêtes ? Et qu’est-ce qui arrivera quand on aura plus de lait ? Pas de lait, pas