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plus élémentaires et ses confrères en Chambre s’amusaient fort parfois de son ignorance.

Parlant de M. Jobin, député de Joliette, Gaspard Le Mage, dans sa « Pléïade Rouge », disait :

« À ces talents d’agréments, il en joint d’autres plus solides. C’est lui qui rédige les résolutions et les projets de loi que M. Marchildon fait imprimer sous son nom. Il s’en acquitte si bien que tout le monde y est pris. À moins d’être dans le secret, on ne saurait s’imaginer que le député de Champlain n’est qu’un pseudonyme ». (Je prie M. Marchildon de ne pas me traduire à la barre pour l’avoir appelé pseudonyme).

Le même auteur écrit au sujet de Joseph Papin :

« Si ce n’était que de l’embarras d’y substituer autre chose il les abandonnerait cependant, car on l’a averti charitablement que M. Marchildon avait eu l’avantage d’inaugurer ces phrases à la dernière session, les ayant, lui, entendues dans les assemblées publiques ou apprises par cœur, dans les colonnes du défunt avenir. »

Les phrases dont il s’agit étaient, entre autres :

En présence de la Chambre et en présence du pays… Un gouvernement corrupteur et corrompu… En élevant ma voix dans cette enceinte… et autres clichés de cette espèce dont abusaient certains députés rouges de l’époque, c’est-à-dire entre 1851 et 1860.

Aiguisant de nouveau sa plume, l’auteur de la Pléïade poursuit, un peu plus loin, avec une mordante ironie :

« M. Marchildon a été le premier signe des temps.

« Comète à l’orbite fantastique, lancée dans une course furibonde, en dehors de toutes les sphères de la raison humaine, cet astre, quoiqu’il soit rouge, ne peut être rattaché à aucun système, et ne saurait faire partie de la Pléïade. D’ailleurs, nous aurions peine à le suivre dans ses furieux écarts. »

Son dernier trait ne manque pas de bon sens s’il est peu charitable, le voici :

« Il n’y a pas cinquante Canadiens-français parmi nos cent-