Page:Audet - Les députés de la région des Trois-Rivières (1841-1867), 1934.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.
Députés de Champlain

V

Thomas Marchildon



Petit-fils de René Marchildon né en 1754, du mariage de Vincent Marchildon et de Jeanne Lamarque, de Saint-Féré, en Poitou[1], Thomas Marchildon était le fils de Louis et de Victoire Reaux dit Alexandre, et le neveu de Marguerite Marchildon, mère de l’honorable Joseph-Édouard Turcotte.[2]

Il représenta le comté de Champlain à l’Assemblée législative du Canada, du 13 décembre 1851 au 28 novembre 1857.

La décade commençant en 1851 fut peut-être la plus fertile en députés ignorants que nous ayons eu dans toute l’histoire parlementaire du Bas-Canada. Des hommes ambitieux mais complètement dépourvus des connaissances et des qualités nécessaires au législateur se présentaient à la députation et se faisaient élire, bien souvent contre de plus méritants qu’eux, mais moins disposés à flatter la populace ignorante. Ce fut le triomphe de la démocratie pure que Voltaire qualifie de despotisme de la canaille. Ce fut, enfin, l’époque du Conseil législatif électif.

Cependant, il ne faut pas trop chercher noise à ces braves gens d’il y a trois quarts de siècle. N’avons-nous pas vu en l’an de grâce 1933, des députés campagnards voter contre le bill Caron, mesure qui veut obliger les gens à munir de fanaux ou de réflecteurs les véhicules à traction animale. Question d’économie peut-être ? Étrange économie qui met la vie des gens en danger.

Tout en étant un brave homme, M. Marchildon n’avait pas inventé la poudre… à dents ! Ce n’était pas, comme on dit chez le peuple, la tête à Papineau. De plus, son instruction était des

  1. Tanguay, V, 499.
  2. Renseignement obligeamment fourni par M. Joseph Drouin.