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les Mémoires de M. de Gaspé — Louis Picotte avait lui-même le sens de la plaisanterie et de l’ironie joliment développé. Esprit prime-sautier, toujours prêt à la riposte, il ne faisait pas bon de l’attaquer ou de lui marcher sur les pieds. On aurait pu lui appliquer ces vers :

Cet animal est fort méchant,
Quand on l’attaque, il se défend.

Fils de Jean Picotte, Acadien, revenu de l’exil après le grand dérangement, et d’Hélène Desjarlais, de la Rivière-du-Loup en haut, Louis naquit en cet endroit le 14 mars 1780 et il y épousa, le 25 septembre 1810, Archange, fille de Jean-Baptiste Desjarlais et de Madeleine Pratte.

Le premier Picault ou Picot dont fasse mention le Dictionnaire de Mgr Tanguay se prénommait Pierre. Il était le fils de Pierre et de Marie La Blanche, de Neuville-Beaumont, diocèse de Coutances, Normandie. Il épousa le 25 novembre 1720, Marie-Madeleine, fille de Nicolas Brousseau[1] et de Marie-Madeleine Huppé, de Charlesbourg. Une autre famille de ce nom s’établit en Acadie. C’est de celle-ci, dit-on que descendait notre héros.

La première mention des Picotte dans les registres de la Rivière-du-Loup en haut et celle du mariage de Jean Picotte en 1775. C’est le père de notre député.

Louis Picotte représenta, conjointement avec Pierre Bureau, le comté de Saint-Maurice à l’Assemblée législative, du 11 avril 1820 au 6 juillet 1824. Il ne fut pas candidat aux élections du mois d’août suivant parce que ses affaires requéraient tout son temps.

Attiré tout jeune par le goût des aventures en pays lointains, méprisant le danger et ne rêvant que voyages, courses dans les bois et dans la prairie, en un mot, vie libre et errante comme celle des Peaux-Rouges, M. Picotte fut pendant nom-

  1. Ce nom s’écrivait aussi Brosseau d’après Mgr Tanguay et Mgr David Gosselin, l’auteur de la Généalogie des Familles de Charlesbourg.