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Année 1759

L’année 1759 s’annonçait donc terrible. Malgré les pressantes sollicitations de MM. de Bougainville et Doreil, les ministres ne firent presque rien,[1] et la colonie pressurée par l’infâme Bigot et son abominable clique, était aux abois. Il est vrai que les ministres voulurent tenter une diversion en organisant une descente en Angleterre, en Écosse et en Irlande ; mais elle échoua misérablement grâce à l’espionnage, au début même de son exécution. Le Havre bombardé, l’amiral Laclue défait par l’amiral Boscawen et la destruction de la flotte du comte de Conflans fuyant devant celle de l’amiral Hawke, mirent à néant le projet audacieux des ministres.

  1. Voici ce que dit M. Thomas Chapais, parlant de Bougainville, dans Montcalm, page 513 et seq. : « Après trois mois d’instances, de sollicitations, d’allées et venues, d’entrevues avec M. Berryer, le maréchal de Belle-Isle et madame de Pompadour, qui « était alors premier ministre » (Journal de Bougainville), il écrivait en chiffres à Montcalm et à Vaudreuil : « Pour toutes troupes trois cents hommes de recrue, quatre ingénieurs, vingt-quatre canonniers ou ouvriers. Munitions de guerre, vivres dans deux vaisseaux marchands partis de Bayonne le 16 février, Vingt autres partis de Bordeaux, quatre frégates de Brest et de Rochefort, commandées par capitaines corsaires, quelques autres parties d’autre part, nul vaisseaux de guerre… »

    « Mais si les secours obtenus étaient misérables, les faveurs accordées étaient brillantes.

    «…Mais la Cour ne s’en tint pas là ; et, se voyant incapable de secourir efficacement la colonie agonisante, elle sembla vouloir dédommager ses défenseurs en les comblant de récompenses. »