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comme cela est arrivé plusieurs fois, depuis qu’on a multiplié les forts dans la Colonie ».

M. Dumas ne prit point une part active à la campagne de cette année. Il continua de s’occuper avec un soin attentif et persévérant de l’organisation et de l’instruction des milices, dont le concours devenait de plus en plus important et précieux, dans la lutte acharnée que se livraient les deux nations rivales pour la possession du continent américain. Le chevalier de Lévis fut si content de lui qu’il proposa au Ministre d’étendre ses pouvoirs et de lui confier l’entière direction des milices de toute la colonie.

Cette vie de garnison, toujours uniforme, n’offre aucun fait digne de mention. La routine du service remplissait la plus grande partie de son temps. Un événement, religieux ou social, venait de temps à autre en rompre un peu la monotonie.

La campagne de 1758 avait été désastreuse pour les armes françaises, malgré le brillant exploit de Montcalm à Carillon, lequel n’avait été, pour ainsi dire, qu’une immense lueur éclairant un moment, d’un jour sinistre, les ténèbres de l’adversité qui avait poursuivi les armes de la France dans le cours de cette année en Amérique, et qui devait atteindre son apogée deux ans plus tard par la perte de plus des trois quarts d’un vaste continent.