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qui serait chargé de la défendre.[1] Aussi M. de Ligneris, qui avait succédé à M. Dumas comme commandant de ce fort, ayant appris, le 23 novembre, que le brigadier général Forbes marchait contre lui à la tête de 2500 hommes, et en ayant à peine 400 à lui opposer, fit sauter le fort et se retira à celui de Machault.[2]

M. de Vaudreuil n’avait pu donner suite à son projet de reconstruire le fort Duquesne, quoique son plan eût reçu l’approbation du Ministre. Le 14 février 1758, celui-ci lui avait, en effet, écrit ce qui suit : « Il est fâcheux que lorsqu’on a construit le fort Duquesne on ne l’ait pas mieux placé, qu’on l’ait fait trop petit, et qu’on ne l’ait pas tout d’un coup mis en état de défense. Je sens combien il est important d’avoir là un fort qui puisse arrêter les Anglois, j’approuverai donc que vous suiviez votre idée, et que vous fassiez exécuter les ouvrages que vous jugerez nécessaires pour la défense de cette partie. Je vous recommande seulement de le faire avec toute l’économie possible, et de manière cependant que ces ouvrages ne deviennent pas inutiles par la suite, et que les dépenses qu’ils occasionneront ne soient pas perdues,

  1. M. Doreil à M. de Crémille, 28 juillet 1758, dans Documents relating to the Colonial History of the State of New York, Paris Documents, vol. x, p. 762.
  2. Le chevalier de Lévis au maréchal de Belle-Isle, 15 avril 1759.