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« Après avoir parcouru soixante lieues du païs le plus ingrat, manquant de vivres et la maladie l’ayant attaqué, ainsi que la plus grande partie de son monde, sans exception de son guide, il a été obligé de relâcher au fort Duquesne après vingt-cinq jours de route.

« Il ne tarda pas à se rétablir et trouvant des forces dans un zèle ranimé par les obstacles, il pria M. Dumas de vouloir bien le renvoyer de nouveau en party, ce qui lui fut accordé.

« Le chevalier de Villiers repartit donc le 13 juillet avec vingt-deux François, pour aller au village d’Attiguer,[1] distant de quinze lieues du fort Duquesne) où il leva un party de trente-deux sauvages des nations Loups Chaouanons et Illinois, qui lui formèrent en total un détachement de cinquante-cinq hommes, avec lequel il partit de ce village le 17 du même mois, dans le dessein de se rendre au fort anglois George de Craon,[2] mais son guide s’étant trompé de route, il se trouva, le 30 à midy, à vue de celuy de Grandville, il découvrit trois hommes qu’il voulut cerner, mais

  1. Le village d’Attigué, le Kittanning des Anglais, se trouvait situé sur l’Alleghany vis-à-vis de la rivière Kiskomitas.
  2. Le fort que Kerlérec appelle George de Craon devait être un des entrepôts du fameux traitant George Croghan, l’adversaire acharné des Français, dont plusieurs comptoirs furent pillés en 1756.

    Ces deux notes sont de M. Villiers du Terrage.