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renseignements provenaient, d’ailleurs, comme il l’avoue lui-même ingénuement, d’une personne intéressée, c’est, en effet, à l’obligeance de l’honorable M. G. Saveuse de Beaujeu, de Montréal, qu’il les devait. Il procédait pour ainsi dire ex parte. L’on aperçoit bien le peu de solidité que présente son plaidoyer.

Quant aux preuves qu’apporte l’abbé Daniel à l’appui de sa thèse sur le même sujet, elles ne valent pas davantage. Il a, lui aussi, puisé ses arguments à la même source intéressée.

Voici ce que dit cet écrivain : « Quoiqu’on en ait dit et pensé jusqu’à présent, c’était M. de Beaujeu, et non M. de Contrecœur, qui commandait au fort Duquesne en 1755. C’est donc à lui, et à lui seul, que revient la gloire d’avoir triomphé de l’armée anglaise. Nous tenons à constater ce double point, afin de rectifier ce que nous avons avancé plus haut, sur la foi des autres.

« 1o M. de Beaujeu commandait seul au fort Duquesne. M. de Contrecœur ayant demandé, dans l’hiver précédent, son rappel, écrit une pieuse contemporaine, M. le marquis Duquesne avait envoyé M. de Beaujeu, capitaine, pour le relever, avec ordre toutefois à M. de Contrecœur de ne revenir qu’après l’expédition, supposé qu’on fut attaqué, comme on avait lieu de le croire. » « M. de Beaujeu qui commandait dans ce fort, lit-on