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un peu les bords de la Garonne où j’ay été élevé ; mais, Monseigneur, je sçay trop par l’expérience de l’année dernière que personne ne s’appliquera à donner du relief à mes services. Un bon officier est à plaindre, Monseigneur, dans un pais comme celuy cy où il se trouve isolé, dans un corps composé pour ainsi dire d’une seule famille. S’il a quelque talent l’envie s’attache a luy ; et s’il fait quelque chose digne de louange, la crainte de l’en voir recompancé fait que chaqu’un s’applique à en diminuer le prix.

« J’auray l’honneur de rendre compte à Vôtre Grandeur à la fin d’automne de la suitte de la campagne dans cette partie. Daignés Monseigneur, lire cette letre avec bonté ; elle est d’un homme qui ne demande qu’à verser son sang pour le service du Roy et qui mourroit satisfait si Sa Majesté avoit unne foix prononcé qu’elle est contente de ses services.

« Je suis avec un très profond respect, Monseigneur,

Votre très humble et très obéissant serviteur

Dumas.

Au fort Duquesne, le 24 juillet 1756. »