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tion de remarcher le lendemain si l’ennemi se trouvoit en état de faire de nouveaux mouvements avec sa réserve, par l’événement la chose n’eut pas été facille, touts les Sauvages étant partis sur le champ sans prendre congé pour retourner dans leurs villages.

« Le lendemain matin les Sauvages qui avoit passé la nuit à boire sur le champ de bataille revinrent avec quelques officiers qui y étoient restés avec eux, il est inutille de dire par quel motif, ils rapportèrent que l’ennemi marchoit à nous et qu’ils avoient entendû les caisses.

« Je partis par terre avec monsr De Léry et cent hommes pour aller chercher l’artillerie sur le champ de bataille, monsr de Céloron conduisit par la rivière des pirogues pour la transporter. Cela s’exécuta non sans allerte, chaque Sauvage qui venoit à nous nous annonceant l’ennemi : mais nous la conduisîmes au bord de la rivière, ou ayant été embarqués elle fut bientôt rendue au fort. Deux découvertes que je fis faire pendant cette opération nous tranquillisèrent sur le prétendu mouvement des ennemis.

« Ainsi s’est passé, Monseigneur, la journée du 9 de juillet dans laquelle je me flate de m’être montré soldat et officier : il s’est trouvé des gens qui ont voulû blâmer ma retraite. Mais ils ne sçavoient, sans doute, pas que l’on ne garde pas un