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serons obligés de faire, ou des avantages qui pourront en résulter.

Le commerce a changé la face de l’Europe. Il est évident aujourd’hui, qu’à la longue, la nation la plus commerçante deviendra la plus puissante.

Nous ne pouvons plus nous passer de l’Amérique sans déchoir sensiblement de notre état de splendeur.

De la restitution du Canada dépend le sort du reste de nos colonies.

Ces principes plus clairs que le jour, une fois admis, cette restitution doit faire la base et le fondement du traité de paix.

Mais l’ouvrage de nos ministres sera-t-il durable ? Faute d’avoir des connaissances locales, seront-ils en état de bien ménager les intérêts du Roi et de la nation à cet égard ? Préviendront-ils les subterfuges dans lesquels la souplesse anglaise ne manquera pas de l’envelopper ? Si les Anglais veulent la paix, la veulent-ils pour longtemps ? Renonceront-ils à ce système de despotisme maritime qui fait l’unique objet de leur politique ? Ne conserveront-ils pas une disposition constante de se rendre maîtres de l’Amérique entière ? Et ne la feront-ils point éclater lorsque nous y penserons le moins ? Hors d’état d’effectuer ce projet aujourd’hui par l’épuisement de leurs finances, ne le renouvelleront-ils pas dans d’autre temps ?